Focus: La nécropole mérovingienne de Metzervisse (Moselle).

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Répartition spatiale des sexes et des différentes catégories de mobilier (dessin : B. Daux ; DAO : E. Rouger).

La nécropole mérovingienne de Metzervisse a été mise au jour lors d’une fouille préventive en 1995. Il fut mit en évidence qu’elle était en utilisation tout au long du VII e siècle jusqu’au IX e siècle. Cinquante-neuf inhumations furent découverte, le tout a proximité d’une villa gallo-romaine. Le mobilier funéraire est à la fois riche et bien conservé, révélant par sa composition (accessoires vestimentaires, parures, armes…) que la communauté était dominée par une aristocratie guerrière.

Le site se situe dans un secteur d’occupation anthropique très ancienne, remontant vraisemblablement au Paléolithique inférieur et moyen, datation proposée suite a la découverte de galet aménagés et d’éclats retouchés durant une prospection pédestre.

Les sources historiques citant pour la première fois le site sont datées de 897 / 898, nous donnant des informations a propos d’un don terrien au lieu-dit Hihelingas (HAUBRICHS, 1985, p.500 – 501). Ce nom de Hihelingas évoluera au fil du temps, on le connais en tant que Ichilingas au XII e siècle, Hekelinge en 1207, Henckelingen en 1336, et ban d’Heckling en 1698. L’habitat ayant prit place sur site aurait disparut durant la Guerre de Trente ans (PAULUS et alii, 1910 ; BLAISING, 1990).

La publication concernant cette nécropole aborde différent point, non seulement méthodologique mais aussi concernant les résultats des études scientifiques, elle est très complète concernant l’organisation des sépultures et les modes d’ensevelissements des corps. On apprend par exemple qu’une seule tombe présente les restes d’un linceul rehaussé de fils d’or et protégé par une auge en calcaire de Jaumont, cette tombe étant probablement celle d’un enfant au vu de sa petite taille.

Les sépultures ont une répartition spatiale bien précise, notamment celle a mobilier, les tombes « pauvres » étant concentrée dans la moitié ouest du champ, quand les tombes aisées sont dans la partie est. Parmi celle-ci ont notera la présence de trois tombes interprétée comme celle de Chefs « porteurs d’épée », le plus vraisemblable est qu’ils furent des chefs de clans.

Tous le mobilier mis au jour durant la fouille fut finement étudier, les résultats et les comparaisons sont parfaitement rendues dans la publication dans la RAE (Revue Archéologique de l’Est).

Outre l’étude mobilier, la démographie et les études anthropologiques sont présentées, la reconnaissances du sexe, de l’âge et de l’état sanitaire (pathologie, fractures, traumatismes…) des individus étant devenue une véritable préoccupation archéologique, en effet la confrontation de ces données offre la possibilité de connaître la répartition des sexes dans la nécropoles et certaines pratiques funéraires. Outre ces considérations, la prise en compte de la répartition par sexe des individus dans l’espace peut également apporter des informations essentielles a la compréhension du site.

La publication de Renée Lansival est si complète qu’il faudrait pouvoir l’analyser en détail, la seule chose que je peux vous conseiller c’est de la lire avec attention, elle le mérite, le travail fourni sur l’étude mobilière est à la fois gigantesque et aussi exhaustif que possible.

Cette publication est disponible ici.

Elisabeth Tribouillard.

Le dépôt de restes animaliers dans la pratique funéraire

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Tombe 144, restes de lièvres près des pieds © cliché M. Mercier.

Source :

  • Jean CANTUEL, Lluis GARCIA PETIT, Armelle GARDEISEN et Monique MERCIER, « Analyse archéozoologique du mobilier faunique de la nécropole mérovingienne de Crotenay (Jura) » in Revue Archéologique de l’Est, tome 58, 2009 (Disponible en ligne ici).

Nous vous présentons un article issu de la version en ligne du périodique Revue Archéologique de l’Est. Il s’agit d’une revue inter-régionale à vocation scientifique rassemblant des écrits synthétiques au sujet des recherches récemment menées. Si ces écrits sont destinés aux chercheurs, leur libre accès sur le site revues.org marquent pourtant une volonté de transmission des informations à un public plus large. Malheureusement le site en question ne bénéficie pas encore de la même notoriété que des plate-formes telles que Cairn ou Persée, malgré la récence et la gratuité des publications.

La nécropole de Crotenay, dans le Jura, a été fouillée de 1968 à 1977 par le Docteur Mercier. Des individus y sont inhumés du milieu du Ve siècle à la période carolingienne. Elle rassemble 465 sépultures majoritairement en matériaux périssables, notamment durant les deux premiers siècles d’occupation du site.

Tandis que le mobilier funéraire est pauvre voire totalement absent durant la phase finale, la présence de mobilier faunique dans le remplissage de onze tombes tend à nous révéler des pratiques funéraires en contexte mérovingien. Grâce à cet article, les auteurs nous donnent un aperçu de cette étude en attendant la publication consacrée à la nécropole dans son ensemble.

La nature, l’état et la disposition des restes en matière dure animale sont décrits dans un premier temps. Parmi les dépôts vraisemblablement volontaires, on pourrait distinguer certains gestes et investissements selon les individus inhumés. Les auteurs replacent ensuite les observations dans un champ de réflexion plus large. C’est ainsi que se pose la question des offrandes alimentaires, après un rappel des principales caractéristiques de cette pratique dans la Gaule mérovingienne selon une récente synthèse (Dierkens, 2008). Or les auteurs nous avertissent de la délicatesse de l’interprétation et nuancent volontiers leurs propos.

Le dépôt de restes animaliers concerne une infime minorité des sépultures. Cependant, il pourrait constituer un des rares indices du processus de christianisation, qui ne semble pas avoir subitement modifié les habitudes funéraires.

Pour plus de détails, nous vous recommandons la lecture de cet article disponible en ligne (supra)

Antoine Damsin