Redécouverte de la tombe de la Reine Arégonde.

parure_aregondeMobilier funéraire de la Reine Arégonde, parures.

Source: archeologiesenchantier.ens.fr

C’est lors des fouilles entreprises par Edouard Salin, en 1957 sous la basilique de Saint-Denis, que Michel Fleury a mis au jour un sarcophage contenant une inhumation féminine reconnue comme exceptionnelle par la qualité et la richesse de son mobilier funéraire. C’était la reine Arégonde, épouse de Clotaire Ier (511 – 561) et mère de Chilpéric Ier, elle fut reconnue comme telle par la présence d’une bague en or ornementée d’une inscription : ARNEGVNDIS REGINE, soit Arégonde Reine, déjà connue par les écrits de Grégoire de Tours, elle est maintenant reconnue et connue archéologiquement.

Les études récentes des restes humains associées aux études des restes organiques végétaux et animaux ont permis la réouverture d’une véritable enquête scientifique. D’abord ayant été déclarée morte à l’âge de 45 ans, soit entre 565 et 570, les nouvelles données ont changés totalement cette date, l’anthropologie nous dis maintenant qu’elle serait décédée âgée de 61 (avec une marge d’erreur de plus ou moins trois ans, seulement !), la Reine serait donc morte aux environs de 580, date correspondant beaucoup mieux avec la datation du mobilier funéraire, et confirme de ce fait l’identification historique de la défunte de la tombe 49.

Le réexamen des restes osseux ont permis de recadrer la chronologie, de fait le mobilier orfévré était de style animalier II évolué. Ces études ont été menées par le Laboratoire d’Anthropologie physique de Sophia-Antipolis à Valbonne (Var), sous la direction de Luc Buchet. Le remontage du squelette a permis de constater que malgré les lacunes, près de la moitié du squelette était conservée, dont la mandibule, la colonne vertébrale, une partie du membre supérieur gauche, le bassin, la partie proximale des fémurs, et enfin les pieds. Grâce à cela, la taille d’Arégonde a pu être estimée de 1,50 et 1,60 m et on permit de constater que la Reine était de constitution gracile.

L’étude du mobilier funéraire à lui aussi apporté son lot de surprise et de nouveauté. La paire de fibules discoïdes en or cloisonnés de grenats peut être d’importation, cependant, elles présentent des différences permettant à Michel Fleury qu’elles n’ont peut-être pas été produites dans le même atelier.

Les grenats présents sur différents objets du mobilier ont créé la surprise, en effet une partie d’entre eux proviendrait du Rajasthan, d’autres de Ceylan, et d’autres encore de Bohême. Cette répartition surprenante des origines des grenats prouvent que l’époque mérovingienne était riche et commerçante, et pas uniquement en interaction avec l’Europe occidentale, mais jusqu’à des contrées aussi lointaine que celles du Rajasthan, bien au delà de Constantinople.

Les éléments organiques ne sont pas en reste dans cette étude, en effet de nombreuses informations ont pu être récolté par les chercheurs, ils ont pu identifier le matériel fibreux présent dans la tombe de la Reine. Le linceul d’Arégonde était de toile claire, probablement en fibre végétale, elle était vêtue d’un manteau ou d’une cape « pelucheuse » (aspect du au textile foulé). On sait qu’un tissu de soie à motif géométrique tissé était porté par la Reine, ainsi que d’autres vêtements, telle une tunique légère. Ces données ont permis aux chercheurs de proposer différentes reconstitutions des vêtements, de la tenue de la Reine Arégonde.

Cette nouvelle étude de la tombe 49 de la basilique de Saint-Denis montre combien l’archéologie peut devenir une véritable enquête scientifique, renouvelant totalement notre approche des restes osseux et de tout ce qui peut être conservé dans une tombe de ce type.

Le point histoire et vocabulaire:

Grégoire de Tours : Georgius Florentius Gregorius, né vers 539 et mort en 594, évêque de Tours et historien de l’Eglise et des Rois Francs. Connu pour de par ses écrits : Dix Livres d’Histoire, ou Histoire des Francs.

Clotaire Ier : dit le Vieux, né vers 498 et mort en 561, roi franc de la dynastie des Mérovingiens, fils de Clovis. Il devient roi de Soissons en 511 après la mort de son père, roi d’Orléans en 524 et roi des Burgondes en 534, roi de Metz en 555, roi de Paris en 558, et de 558 à 561 il sera seul à la tête du Royaume des Francs, réunifié comme sous le règne de son père Clovis.

Chilpéric Ier : né entre 525 et 527 mort en 584. Roi franc de la dynastie des Mérovingiens, petit-fils de Clovis, fils de Clotaire Ier et roi de Soisson de 561 à 584, surnommé par Grégoire de Tours « Le Néron et l’Hérode de notre temps ».

Style animalier II évolué : apparut à la fin du VI e siècle, le style animalier est caractérisé par des détails zoomorphes s’intégrant dans des entrelacs symétriques.

A Lire: La tombe d’Arégonde. Nouvelles analyses en laboratoire du mobilier métallique et des restes organiques de la défunte du sarcophage 49 de la basilique de Saint-Denismore par Périn Patrick (Disponible en ligne ici)

Elisabeth Tribouillard.

Königinnen der Merowinger – Reines des Mérovingiens.

start

En ce moment même a Francfort une exposition se tient au musée d’Archéologie, cette exposition vous présentera les Reines mérovingiennes. Ainsi vous rencontrerez Arégonde, Bathilde, etc…

Montée en Collaboration avec le Musée d’Archéologie Nationale (MAN) de Saint Germain-en-Laye, cette exposition présente le mobilier funéraire de ces Reines, celui d’Arégonde est connus et déjà vu en France au MAN depuis quelques temps, et ce grâce a l’énorme travail de restauration des matières organiques du mobilier d’Arégonde effectué sous la direction de Patrick Périn, Conservateur général du Patrimoine et spécialiste du premier moyen âge, ancien directeur du MAN.

Après Francfort, cette exposition s’en ira pour Cologne.

A ne pas louper, cette exposition quittera Francfort le 24 février 2013.

Pour plus d’information:

Site du Musée de Francfort: http://www.archaeologisches-museum.frankfurt.de/sonder/vorschau.html

Site du MAN: http://www.musee-archeologienationale.fr/template.php?MENU_ID=3&SUBMENU_ID=2

Autre source: Le PDF de l’Exposition.

Elisabeth Tribouillard.

Art du Jeu, Jeu dans l’Art de Babylone à l’Occident Médiéval.

11589_xl

Une exposition sur le Jeu se tient au musée du Moyen Age de Cluny du 28 novembre 2012 au 4 mars 2013. Cette exposition est organisée par le Musée de Cluny et par la Réunion des Musées Nationaux-Grand Palais avec la participation du musée du Louvre et le concours exceptionnelle de la Bibliothèque nationale de France.

Cette exposition vous entraînera dans le monde du divertissement et du jeu avec des pièces d’une beauté exceptionnelle, prouvant que le jeu est bien plus qu’un simple objet de divertissement et d’amusement, mais aussi le support d’un art a part entière qui connait des évolutions techniques et inspire d’autres arts comme celui du manuscrit.

A travers cette exposition nous comprenons comment certains jeux d’aujourd’hui nous ont été transmit depuis la Babylone Antique et le Moyen Age.

Dans un esprit didactique le musée propose aux visiteurs de jouer dans la cour d’honneur du musée sur un échiquier géant.

Pour plus d’information consultez le Site officiel du Musée: http://www.musee-moyenage.fr/index.html

Elisabeth Tribouillard.